Alternatives à la violence

Elisabeth Perry, psychologue clinicienne, psychothérapeute & psychotraumatologue à Nancy

Mes principes d’action

 

La violence est un comportement socialement déterminé et appris, elle n’est pas une maladie.

La violence est majoritairement une atteinte à la vie, elle menace la vitalité, elle détruit les liens et ce qui fait société. Elle conduit chacun au chaos de la pensée et du cœur.

La violence est une spirale infernale qui enferme ses protagonistes dans un processus destructeur duquel il est difficile de sortir sans l’aide de tiers.

Victime et auteur sont les deux visages d’une même médaille qui se nomme la violence et chacun a besoin d’une aide pour en sortir.

La violence est un choix, en sortir est aussi un choix. Tout commence par ce choix.

La violence n’est pas encore la force car elle reste le fruit de mouvements souvent archaïques qui, sans pensée, sans conscience et sans responsabilité, ont un potentiel délétère pour soi, pour les autres, pour les relations, pour la Vie.

La mémoire de la violence, pour la victime comme pour l’auteur, est dans le corps, plus que dans la tête. Une approche intégrative globale doit prendre aussi en compte la réalité du corps et ses mémoires.

Œuvrer pour le développement de comportements non-violents

La non-violence est un acte conscient et volontaire qui repose sur un processus complexe, nourri d’intériorité, d’écoute empathique et respectueuse de soi, de l’autre et de son altérité, d’un accueil émotionnel, d’une capacité à communiquer, d’une expérience positive de l’inter-dépendance. Elle s’apprend et s’entraîne, comme discipline de l’âme qui nous anime et nous inspire, comme force de l’esprit qui nous fait advenir, comme mouvement du corps qui nous fait nous accomplir, agir et créer.

Œuvrer pour le développement de comportements non-violents, respectueux de l’intégrité et du droit de chacun à vivre en paix, est une pratique quotidienne à l’égard de soi et des autres. 

Permettre de sortir de la violence subie ou agie

Accompagner une personne victime et/ou auteur, c’est lui permettre de sortir de la violence subie ou agie. Tel est l’engagement professionnel que je partage avec mon Équipe de professionnels (psychologues et praticiens psycho-corporels), plus particulièrement au sein de l’association Terres A Vivre.

Victimes et auteurs sont parties prenantes de la société, nous ressemblant en humanité. On ne peut aider l’un sans donner une chance à l’autre.

" Tel est le chemin éternel de l'humanisme : comment l'homme a cherché à se construire, à grandir, entrelacé avec ses comparses, pour grandir le tout, et non seulement lui même, pour donner droit de cité à l'éthique, ni plus ni moins aux hommes. Quand la civilisation n'est pas soin, elle n'est rien" Cynthia Fleury

Au delà des actes, des faits et des sanctions, la violence demande à être signifiée, travaillée et transformée avec chacun de ses protagonistes, auteur ou victime, afin de donner une chance à la paix, tout en prenant soin de la vie.

Offrir une réelle alternative thérapeutique à la violence par un accompagnement spécifique et spécialisé

Ainsi, quotidiennement, portée par un accueil inconditionnel de l’être, une écoute de ce qui est vécu et de comment cela est vécu, j’accueille et j’accompagne chacun(e) dans son propre processus de changement et de soin. Le soin est pour moi la capacité retrouvée de prendre soin de soi, des autres, de la vie. Il repose sur la capacité à demander de l’aide lorsque cela est nécessaire.

Il y a, là, pour moi, aussi un engagement de compétence, dans le respect d’une éthique personnelle et professionnelle, dans le maintien d’une attitude de questionnement et de travail en lien avec d’autres pour comprendre, aider, guider, questionner, prendre en charge, orienter vers les aides les plus appropriées…

La violence demande un accompagnement spécifique et spécialisé, offrant une réelle alternative thérapeutique à celle-ci par un travail sur ses mécanismes, ses intrications et ses racines. La violence prend sa source dans des modèles sociaux à interroger et dans des vécus personnels antérieurs, parfois traumatiques ou traumatisants. Elle fait souvent son lit dans une difficulté à communiquer, à partager, à faire une place à l’autre, à prendre soin de la vie et de ce qui est essentiel pour la protéger.

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